Histoire de l'Islande: Des origines à nos jours (French Edition) by Michel Sallé & Æsa Sigurjonsdottir

Histoire de l'Islande: Des origines à nos jours (French Edition) by Michel Sallé & Æsa Sigurjonsdottir

Auteur:Michel Sallé & Æsa Sigurjonsdottir [Sallé, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2018-08-28T16:00:00+00:00


Tous les délégués se lèvent alors et, d’une seule voix, lancent « VÉR MÓTMÆLUM ALLIR » (« NOUS PROTESTONS TOUS ! »). L’un d’eux ajoute : « Longue vie au roi ! », repris par tous les autres.

Le développement économique,

pari de Jón Sigurðsson

Les atermoiements danois pourraient ne pas déplaire à Jón Sigurðsson, qui souhaite que le progrès économique accompagne le progrès politique. Or l’Islande est encore un pays très pauvre et sous-équipé, dont l’économie, malgré les efforts d’hommes comme Skúli Magnússon, repose sur des activités et des méthodes traditionnelles.

Pour Jón, le plus urgent est la liberté totale du commerce. En effet, si le Monopole a été levé dès 1787, le droit de commercer est resté entre les mains de commerçants danois. En 1854, il obtient, malgré l’opposition de ces derniers, que les échanges soient totalement libérés, ce qui entraîne l’arrivée de marchands allemands et néerlandais, et d’armateurs français. Les Islandais seront-ils en mesure d’en tirer bénéfice pour leur propre commerce ? Le pari semble audacieux ; il faut à Jón Sigurðsson une bonne dose de foi en les Islandais, et en Jean-Baptiste Say, pour le soutenir.

Depuis le début du XIXe siècle, l’île a connu un développement démographique très important : en 1855, la population atteint 65 000 habitants, malgré une mortalité infantile de plus de 30 % dans la première année. Pour faire face à la demande, le cheptel croît lui aussi. De 1810 à 1854, le nombre d’ovins double, passant de 230 000 à près de 500 000, alors que celui des bovins progresse également, de 22 000 à 27 300. De nouvelles méthodes d’élevage et d’agriculture sont introduites ; en 1837, une société d’agriculture est créée dans le Sud, qui va s’étendre à toute l’île et donner naissance en 1899 à une Chambre d’agriculture.

Les côtes sont fréquentées par de nombreux bateaux, anglais, allemands, hollandais, espagnols ou français. Pour les Islandais, la pêche n’est encore qu’une activité complémentaire qu’ils ne pratiquent que sur des bateaux à rames. Mais entre 1810 et 1851, le nombre de ces embarcations augmente de plus de 30 %. Et elles grandissent : les bateaux pontés équipés de voiles font leur apparition. Ainsi le volume de poisson frais vendu à l’étranger quadruple dès la première moitié du XIXe siècle. Cela permet d’importer des produits jusque-là presque absents, tabac, sucre, signes d’une amélioration du niveau de vie.

Dès lors la pêche devient progressivement une activité à part entière ; des villages côtiers apparaissent où vivent pêcheurs et ouvriers. En 1869, vingt-quatre habitants de l’Eyjafjörður7 se regroupent pour acheter un bateau français l’Émilie, échoué dans le fjord, qu’ils rebaptisent Grána. Ils fondent une société, Gránufélag, dont le président est le menuisier Tryggvi Gunnarsson. La Grána est armée pour le transport de marchandises vers et depuis Copenhague. Après des débuts difficiles, la nouvelle société se développe très vite, arme jusqu’à cinq navires et ouvre des comptoirs dans la plupart des villages côtiers du nord. En 1882 apparaît à Húsavík, au nord de l’île, une coopérative ; ce sera la



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